Sous la direction de Yves Vaillancourt, Jacques Caillouette et Lucie Dumais
Cahier 02-11 – Juillet 2002 – 393 pages
Cette recherche a été réalisée dans l’optique d’examiner si la période actuelle de transformation de l’État-providence conduit à des aménagements propices à une meilleure participation et à une meilleure intégration sociale des personnes ayant des incapacités au Québec. Les auteurs y font un inventaire des programmes et mesures initiés par les gouvernements, des études approfondies de certaines questions d’actualité dans quatre champs névralgiques et, sur la base d’une problématique développée au LAREPPS, des analyses les amenant à des conclusions d’ensemble et sur des points de réflexion pour l’avenir.
Depuis cinq ans, les gouvernements du Québec et du Canada ont intensifié leurs efforts pour développer des politiques renouvelées destinées aux personnes handicapées, dans la foulée de rapports d’évaluation et de bilans ministériels. Les luttes au déficit étant moins au devant de la scène, c’est le vieillissement de la population et l’accroissement du nombre de personnes en perte d’autonomie qui se trouvent maintenant à exercer une pression sur les décideurs publics.
Mais ce sont aussi les interfaces entre les gouvernements et avec les milieux associatifs et communautaires qu’il faut mettre en exergue pour comprendre l’évolution des politiques sociales s’adressant aux personnes handicapées au Québec. Depuis 50 ans en effet, nos politiques sociales se sont développées selon un modèle providentialiste. Ce modèle se transforme depuis 20 ans en interaction avec, d’un côté, les forces du modèle marchand et de la privatisation et, d’un autre côté, celles du modèle social solidaire influencé par les initiatives des milieux communautaires, associatifs et de ce que nous appelons, de manière large et inclusive, le tiers secteur de l’économie sociale. Au moment où la réflexion sur le post-providentialisme est marquée par un débat concernant la solution « privatisation », il est essentiel de nous pencher sérieusement sur la signification des orientations de l’État et leurs impacts sur les personnes handicapées.
Dans cette recherche, notre angle d’approche est celui du développement solidaire, une idée de développement autour de laquelle l’ empowerment des personnes ayant des incapacités, et aussi de ceux qui produisent les services, a le plus de chances de s’épanouir. Grâce à l’analyse des programmes et des mesures existants, un premier coup d’œil nous permet de voir l’ampleur toujours très grande de l’État provincial et, dans une moindre mesure, de l’État fédéral, tant par le nombre de mesures que par l’effort financier déployés au Québec. Toutefois, nous sommes amenés à nous attarder sur les types d’intervention des pouvoirs publics. À ce titre, il nous est permis de souhaiter que, tout en conservant ses fonctions d’orienteur et de financeur des politiques et des programmes, le dispositif étatique s’ouvre non seulement sur le secteur privé marchand, mais aussi progressivement sur l’économie sociale et les instances régionales et locales.
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