Par Rachel Boivin
Avec la collaboration de Jean Proulx
Cahier 04-20 – Juillet 2004 – 102 pages
[Extrait de la conclusion – p. 90] Nous avons constaté comment l’immense étendue du territoire et la faible densité de population rendent complexe l’organisation des services à la population. Ces facteurs ont ainsi amené les acteurs régionaux à repenser, ces dernières années, l’organisation des services de santé et des services sociaux, afin de répondre de façon plus efficiente aux besoins de la population : fusion de tous les établissements en un seul en 1996 et intégration de la régie régionale à l’établissement unique de santé et de services sociaux en 1999.
Malgré la faible densité de la population, on constate que l’établissement unique continue néanmoins de maintenir le plus de services possible dans chacun de ses cinq centres locaux de services. La population de la région est toutefois fortement dépendante des régions limitrophes pour l’accès aux services spécialisés. Cette situation comporte un effet pervers, à savoir que, étant donné les coûts élevés de déplacement pour avoir accès à ces services, il en résulte, pour bon nombre de personnes aux prises avec des incapacités plus sévères, un rapprochement définitif vers les centres de desserte hors-région.
Nous avons vu également comment des facteurs comme le recrutement, la rétention et le taux de roulement des gestionnaires et des employés, l’isolement dans la pratique professionnelle et la multiplication nécessaire des expertises rendent difficile une offre de service continue et de qualité. Les acteurs régionaux revendiquent, auprès du MSSS, que celui-ci prenne davantage en compte l’ensemble de ces particularités régionales dans le calcul du financement qu’il octroie à la région (CRSSSBJ, 2003 : 11).
Une autre contrainte à une offre de services de qualité tient à la difficulté, pour les acteurs régionaux, d’avoir accès à des données précises sur les caractéristiques de la population qu’ils desservent.