Par Jean Proulx
Cahier 04-26 – Juillet 2004 – 165 pages
[Extrait p. 135] Au LAREPPS, nous nous intéressons à la façon dont se transforme, au Québec, au Canada et dans les autres pays occidentaux, ce que l’on a appelé, à une certaine époque, l’État- Providence, et dans lequel la presque totalité des services d’intérêt public était prise en charge par l’État. Dans ce mouvement de transformation en cours, mais amorcé depuis le début des années 1980, nos préoccupations nous amènent évidemment à examiner les places qu’occupent, dorénavant, les services offerts par l’État et ceux offerts par le secteur privé à but lucratif, le secteur de l’économie sociale et celui du secteur domestique (que l’on appelle souvent les « aidants naturels »). Elles nous amènent également à examiner si, ou de quelle façon, l’État, tout en faisant une place à d’autres acteurs dans l’offre de services, continue néanmoins à assurer une certaine forme de régulation, que ce soit au moyen du financement, de l’édiction de normes ou autres.
Plus globalement, nos préoccupations nous amènent également à nous intéresser à toute forme nouvelle de rendre des services d’intérêt public en réponse à de nouveaux besoins, moins présents lors de la construction de l’État-Providence, ou encore des besoins qui ne trouvent pas une réponse satisfaisante à l’intérieur du système public. Ces nouvelles formes de réponses à des besoins sociaux pourraient être regroupées sous le vocable de « l’innovation », que celle-ci soit initiée à l’intérieur même du secteur public ou au sein de la société civile.
Les pages qui précèdent ont permis de rendre compte, d’une façon somme toute assez détaillée, de la façon dont sont rendus les services aux personnes ayant des incapacités dans la région de la Mauricie. Celles-ci nous fournissent ainsi une matière riche pour porter une analyse en regard des préoccupations que nous venons d’énoncer. Notons toutefois que, en ce qui a trait aux rôles respectifs des secteurs public, privé, domestique et de l’économie sociale dans l’offre de services, notre analyse sera limitée aux rôles des secteurs public et de l’économie sociale.