par
François Aubry, Christian Jetté et Yves Vaillancourt
Cahier 04-31 – Juillet 2004 – 20 pages
La mise en place d’un réseau d’une centaine d’entreprises d’économie sociale en aide domestique dans l’ensemble des régions du Québec à la fin des années 1990 est sans doute l’un des changements significatifs dans le domaine des politiques sociales au Québec, plus spécifiquement dans le champ du maintien à domicile. Le but de cette présentation est d’examiner si l’émergence et l’institutionnalisation du réseau des EESAD constituent aussi une source d’innovations sociales.
Le présent article s’appuie sur les résultats d’un projet de recherche intitulé Les entreprises d’ économie sociale en aide domestique (EESAD) : de l’ expérimentation à l’institutionnalisation 1. Les objectifs de cette étude consistaient à réaliser un bilan global des activités des EESAD du point de vue social et économique, à cerner les conditions concrètes d’émergence des EESAD et à caractériser les processus d’institutionnalisation dont elles font l’objet.
Notre analyse se fera à deux niveaux. Dans la première partie du texte, après avoir rappelé les principales caractéristiques d’une innovation sociale et présenté la petite histoire des entreprises d’économie sociale en aide domestique à travers leurs phases d’expérimentation et d’institutionnalisation, nous tenterons de déterminer si la mise en place de ce réseau d’entreprises d’économie sociale constitue une innovation sociale dans le domaine des services à domicile. Dans la deuxième partie, nous déplacerons notre point de vue du niveau macro ou sectoriel vers le niveau micro afin d’évaluer si ces entreprises constituent un terreau fertile à l’innovation sociale. En conclusion, nous tenterons de cerner certains facteurs qui freinent la capacité d’innovation de ces entreprises et quelques conditions à mettre en place pour libérer leur potentiel d’innovation.