Par Christian Jetté
Cahier 06-13 – Décembre 2006 – 45 pages
L’action communautaire a joué et joue encore aujourd’hui un rôle fondamental dans l’avènement et le développement de pratiques qui définissent les contours d’un nouveau modèle de développement, basé sur un rapprochement entre consommateurs et producteurs de services, ainsi que sur une nouvelle articulation du social et de l’économique.
Dans la première partie de son texte, l’auteur présente deux dimensions fondamentales de la pratique de l’intervention communautaire — dimensions militante et professionnelle — et en explique les diverses composantes. Comment celles-ci s’imbriquent-elles dans la pratique ? Puis, il aborde les caractéristiques du métier d’intervenant communautaire au Québec. Il met en relief certaines phases de développement de l’intervention communautaire – son émergence (1960-1970), son développement et sa consolidation (1980-1990) pour considérer, par la suite, le renouvellement des pratiques d’intervention communautaire dans le contexte des années 2000. Enfin, l’auteur trace le profil des compétences nécessaires aux nouveaux intervenants qui investissent l’action communautaire.
Pour l’auteur, les innovations suscitées sur le plan local par l’action communautaire doivent être relayées par des politiques plus larges s’articulant sur le plan national et même international, car la succession d’innovations au sein des communautés locales ne peut se substituer à une vision d’ensemble et au rôle régulateur d’un nouvel État social à définir. Il faut faire des pratiques une source d’inspiration toujours à renouveler, un projet collectif à construire sur le long terme et dont les composantes et les finalités ne sont pas encore toutes révélées, même si certains des principes qui doivent le guider nous sont déjà connus : justice; démocratie; autonomie; solidarité. Il faut apprendre, enfin, à naviguer à travers les paradoxes d’une société moderne dont les membres sont à la fois engagés dans un processus d’affranchissement des anciennes solidarités et dans l’expression de besoins de protection sociale et de sécurité qui ne peuvent trouver d’apaisement qu’au sein de dispositifs collectifs.