Fondations et philanthropie au Canada et au Québec : influences, portraits et enjeux

Par
Valérie Chamberland, Patricia Gazzoli, Lucie Dumais,
Christian Jetté et Yves Vaillancourt

Cahier 12-02 – Juillet 2012 – 98 pages

Première étape d’un programme de recherche sur les fondations, ce cahier du Larepps explore la littérature sur les fondations, dresse un portrait général des fondations canadiennes et québécoises et propose l’emploi du cadre théorique de l’économie plurielle pour étudier les fondations au Québec. La revue de la littérature est basée surtout sur la production des États-Unis, pays où le phénomène des fondations est le plus répandu et les réflexions sur les fondations ont donné lieu à davantage de publications. La similitude des lois qui encadrent les fondations américaines et canadiennes favorise une pensée comparative et suscite des questions transférables entre les pays quant aux rôles et aux pratiques des fondations. Nous abordons ainsi les rôles économique, symbolique et politique que les fondations ont assumés aux États-Unis depuis le début du XXème siècle. Par la suite nous traçons un portrait des fondations au Canada et au Québec à partir de trois bases de données distinctes : il s’agit des données de l’Agence du revenu du Canada, de l’organisme Imagine Canada et du Centre québécois de philanthropie. Les données revèlent, en premier lieu, la discordance entre ces trois sources de données concernant la définition et la classifications des fondations. En deuxième lieu, les données témoignent d’une grande instabilité dans l’évolution du positionnement comparatif des fondations quant à leurs dons et à leurs actifs. De nouvelles fondations, très riches, apparaissent depuis le début des années 2000 ce qui témoigne, au Québec, de la tendance mondiale au développement de certaines fondations et à l’augmentation de leurs ressources. La revue de littérature et le portrait des fondations suggèrent ainsi que certaines d’entre elles exercent une influence non négligeable sur les affaires publiques. Ce constat fait émerger de nombreuses questions de recherche, notamment l’influence qu’elle exerce dans leurs champs d’activités respectives et les retombées économiques et sociales de leurs pratiques au Québec. Pour répondre à ces questions, nous proposons l’adoption du cadre théorique de l’économie plurielle afin d’être en mesure d’analyser les pratiques des fondations dans une perspective démocratique de participation de réciprocité et d’intérêt général. Ce cadre théorique est, par ailleurs, employé par le Larepps depuis plusieurs années dans l’analyse sociopolitique du tiers secteur. Avec ses concepts de pôle de développement, de compromis institutionalisé et d’hybridation, il permet de mieux cerner le principe d’action des organismes (réciprocité, redistribution et concurrence) et d’examiner plus en profondeur leurs pratiques internes et externes. Le lecteur se voit donc proposé dans ce cahier, un nouvel angle d’approche pour caractériser les fondations au Québec.


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